LE CHANTIER DU GUIP – DÉCEMBRE 2014
Le Guip au Nautic.

Désormais internationalement reconnu comme spécialiste de la restauration des bateaux patrimoniaux, de travail comme de plaisance, le chantier du Guip tiendra stand au Nautic de Paris.
Trois bateaux seront présentés au public : Runa IV (10,70 m de coque) et Runa VI (10,37 m), deux yachts restaurés au chantier, ainsi qu’Izenah, un canot voile-aviron.
Les Runa, sept yachts dus au crayon de l’architecte danois Gerhard Rønne dans les années 1910-1920, ont donné lieu à une véritable enquête quand un passionné, Yves Carcelle, propriétaire des deux Runa exposés, s’est mis en tête de les retrouver et de les restaurer.
L’aventure de ces bateaux est racontée dans son livre La saga des Runa par l’historien Jacques Taglang, qui sera présent sur le stand du Guip, ainsi que l’architecte François Chevalier. Les deux hommes ont largement contribué à fournir aux charpentiers du Guip des éléments documentaires précis lors de la restauration des deux bateaux, que les visiteurs du Salon pourront admirer en détail puisqu’une passerelle surélevée leur permettra de voir de près le plan de pont des deux unités.
Izenah est d’une tout autre catégorie : Yann Mauffret, qui a dessiné cet élégant canot voile-aviron en acajou, bordé à clins sur membrures en acacia rivetées cuivre, a-t-il voulu rappeler les origines du chantier, dont la première implantation se fit à l’anse du Guip, sur l’Île-aux-Moines, en 1976 ? Izenah est en effet la contraction du breton vannetais Eniz-Venah, qui signifie tout simplement “Île-aux-Moines”.
Long de 4,62 m, large de 1,65 m, safran et dérive relevables, 210 kg, Izenah présente des volumes sécurisants, qui doivent le rendre très agréable sous voile, d’autant que son gréement simple de cat-boat (une voile au tiers bômée) en fait à coup sûr un canot  très maniable.
Nautic de Paris, porte de Versailles, du 5 au 14 décembre. Stand 1 J 41.

Runa VI aux voiles de Saint-Tropez

Les Voiles de Saint-Tropez, on le sait, offrent un rendez-vous annuel aux amateurs de Belle Plaisance. Cette année encore, le chantier du Guip y était présent sur l’eau, du 27 septembre au 5 octobre, et pas seulement à  bord de Runa VI.
Barré par Louis Mauffret, Runa VI a fait belle figure au cours des différentes  épreuves, se classant 4e de sa catégorie à l’issue des trois  régates. Mais au-delà du plaisir de courir sur un bateau qu’ils avaient restauré, les charpentiers purent aussi voir évoluer sur le plan d’eau une dizaine d’unités passées par leur chantier, et non des moindres : les 12 m JI Wings (1937) et Vanity V (1936), la goélette Morwenna (1914), remise à l’eau l’an dernier, le cotre aurique Lulu (1897), le sloop bermudien Noryema IV (1965) ou encore Tigris (1897).
De magnifiques voiliers qui témoignent du savoir-faire du chantier.

Tigris, prêt à temps !

C’était non pas moins une, mais presque ! Présent aux Voiles de Saint-Tropez, Tigris a subi une restauration dans un temps record. Une commande d’un client anglais qui témoigne du renom international du chantier.
Tigris est un cotre aurique de 16 mètres, construit en 1899 au chantier Mac Allister en Écosse sur plan Alfred Mylne, et régatait sur la rivière Clyde dans une classe appelée « 35 feet Clyde class».
Entré en mai dernier au chantier, Tigris a été remis à l’eau en août après d’importants travaux : remplacement de la quille, des varangues, des bas-bordés et d’un renforcement de l’emplanture de mât !  Des travaux menés en collaboration avec l’architecte naval Guy Ribadeau-Dumas et un suivi de chantier attentif du skipper Eduardo Niveyro, dépêché sur place par le propriétaire britannique du bateau.
Juste à temps pour participer aux Voiles de Saint-Trop’ !

Restaurer le Général Leclerc

Nulle ambition militaire dans ce titre : le Général Leclerc est un sloup coquillier de la rade de Brest, construit en 1948 à Rostellec par le chantier d’Auguste Tertu.
Une belle image, connue des amateurs sous le nom de “Trois frères”, fait la couverture du tome 3 d’Ar Vag.  Elle montre toute la puissance et l’équilibre de ces sloups coquilliers en retour de pêche, naviguant bord à bord au vent arrière, grand voile, flèche et foc gonflés à bloc.
11,40 m de coque, 4, 05 m de large pour un poids de 15 tonnes, le Général Leclerc a cessé de draguer la coquille en rade de Brest en 1973. Il revit en plaisance, rénové par l’association Lenn Vor (“la Rade” en breton) depuis 1987 mais sa structure est bien fatiguée, nécessitant de gros travaux, quasiment une restauration globale, que va entreprendre le chantier jusqu’à l’été prochain, lui redonnant une nouvelle vie.

Le Guip chez les Helvètes

Six charpentiers du Guip sont partis pour quelques mois en Suisse, restaurer sur place, au bord du lac, une barque lémanique.
Impossible en effet de déplacer jusqu’au chantier un tel bateau : la Vaudoise, construite en 1932, ne pèse pas moins de 25 tonnes. Longue de 22,65 m hors-tout, elle est la dernière barque de ce type construite sur le Léman pour le transport de marchandises, dont elle pouvait charger jusqu’à 30 tonnes. Élégante — on allait dire majestueuse — avec ses deux voiles latines, son foc sur bout-dehors, son étrave à guibre et sa coque largement tulipée, la Vaudoise devait avoir fière allure quand elle s’appelait encore Violette et qu’elle filait sur le lac, chargée de pierres jusqu’à la lisse !
En 1948, ces transports de pierres ont cessé. Cette année-là, la Violette fut rachetée par la Confrérie des Pirates d’Ouchy dans le but de conserver en état de naviguer la dernière barque à voiles latines du Léman, et rebaptisée Vaudoise.
De gros travaux sont nécessaires aujourd’hui pour lui permettre de figurer encore longtemps sur le Léman, dont elle est un des emblèmes : notamment le remplacement de la quille, et de tout le bordage, avant de revoir ses belles antennes inclinées courir à nouveau sur les eaux du lac.

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