LE CHANTIER DU GUIP – MAI 2016

Le Guip prépare Brest 2016 : fêter et honorer les bateaux classés monuments historiques.

À l’occasion des fêtes maritimes de Brest 2016, le Chantier du Guip souhaite honorer les bateaux classés « monuments historiques ». Une façon de rendre un hommage appuyé aux associations et aux DRAC (Directions régionales des Affaires culturelles) qui œuvrent depuis plus de 30 ans pour sauver et conserver des bateaux, dans le même souci de patrimoine que pour des édifices ou des sites. Depuis 1982, 140 bateaux sont protégés, parmi lesquels 117 ont été classés au titre des monuments historiques. Une belle vingtaine de ces unités sera rassemblée à Brest en juillet prochain.

Une vingtaine de bateaux classés rassemblés dans le bassin n° 1

Devant le Chantier du Guip, une partie du bassin n° 1 du port de commerce de Brest sera réservé pendant la durée des fêtes maritimes aux bateaux classés « monuments historiques » : les gabares Notre-Dame de Rumengol, l’Audiernais, la Fée de l’Aulne, les coquillers de la rade de Brest Bergère de Domrémy, Général Leclerc et Saint-Guénolé, le cotre pilote Marie-Fernand, notamment. Les charpentiers du Guip les connaissent bien, car beaucoup sont passés entre leurs mains. « Ce qui est important, c’est que la variété des bateaux présents ce jour-là illustre la vision ouverte qu’offre ce classement, tant dans les types de bateaux, leurs fonctions, leurs tailles, leurs âges : l’histoire maritime est une histoire longue et large », tient à rappeler Yann Mauffret.

Retracer l’histoire d’une restauration

Pendant Brest 2016, Le Guip ouvrira ses portes et présentera une exposition retraçant l’histoire de plusieurs restaurations, notamment celle du Patron François Morin, ancien canot tous temps de la SNSM. Un parcours didactique vivant avec photos, films et explications techniques, permettra aux visiteurs d’aborder les différents aspects, parfois complexes, d’une restauration de bateau traditionnel, mais aussi de découvrir l’histoire de la construction de La Recouvrance.

Quelques unités à restaurer seront exposées à terre, devant le chantier, en présence des associations porteuses des projets de restauration. On pourra y voir par exemple deux bateaux, que le hasard a voulu construits la même année dans des univers géographiques et culturels très différents : le Tarzan, magnifique goélette à gréement « mistic » (proche du gréement latin genre chébec), a été construit à Sfax (Tunisie) en 1950, pour la pêche de l’éponge à la voile. Cette année-là, Fleur de Mai, gabare destinée au transport du sable, était lancée au chantier Jacq de L’Hôpital-Camfrout. Tous deux seront restaurés au Guip.

Le chantier devrait également accueillir des tables rondes sur le thème de l’avenir des bateaux patrimoniaux avec des représentants des DRAC, des Monuments historiques, des collectivités propriétaires de bateaux classés, des associations comme An Test, Lenn Vor, Mab Ar Vor…

Un numéro spécial Ouest-France/Chasse-Marée et un pavillon spécifique

Entièrement consacré aux bateaux « monuments historiques », un numéro spécial de 96 pages Ouest-France-Chasse-Marée sera lancé à l’occasion des fêtes maritimes, ainsi qu’un pavillon spécifique et un panneau de présentation, rappelant son histoire, pour chaque bateau classé.
Une histoire qui sera par ailleurs offerte au public grâce à une grande parade commentée de ces bateaux, dès le 13 juillet, jour d’ouverture de Brest 2016.

Deux mises à l’eau prévues dans la pure tradition des fêtes maritimes

Deux bateaux restaurés au chantier du Guip seront mis à l’eau pendant les fêtes maritimes.
Le 13 juillet, c’est l’Audiernais qui rejoindra son élément. Construite en 1936 à Audierne, cette gabare a servi durant des années au transport de matériaux, en particulier à destination de l’île de Sein. Elle a ensuite pêché la langouste avant de revenir au transport du sable, dans les Côtes-d’Armor,  puis  à celui de passagers à La Rochelle, avant d’être classée monument historique en 1988.
Le lendemain 14 juillet, ce sera au tour du Patron François Morin d’être mis à l’eau après une restauration complète. Construit au chantier Lemaistre à Fécamp en 1959 et mis en service en 1960, cet ancien bateau de la SNSM a fait une carrière de 35 ans à la station d’Ouessant, assurant 198 sorties de sauvetage et 250 transports sanitaires. Il est classé au titre des monuments historiques depuis 2010.

En chantier

La vie du Guip est toujours bien chargée et les fêtes maritimes se préparent également pour d’autres unités. Deux bateaux de la Marine nationale sont en cours d’achèvement de restauration pour une remise à l’eau avant fin mai.
La vedette du préfet maritime PM1, sur laquelle le chantier a procédé au changement du tableau arrière, du pont et du barrotage arrière, ainsi qu’à une restauration de la liaison pont-coque et à un lissage général de peinture.
Parallèlement, les travaux se terminent sur le yawl Grande Hermine : liaison lest-quille, revaranguage d’une partie des fonds et réaménagement intérieur complet.

Silence… ca tourne pour les Fêtes de Brest 2016

Les 10 et 11 février derniers, le chantier du Guip a accueilli toute une équipe de tournage en plein cœur de l’atelier, pour capter des séquences clés du court-métrage LE LARGE, film court monté dans le cadre du chantier jeunes ZAP’H. Cette mission regroupe 27 jeunes Brestois âgés de 14 à 17 ans qui consacrent une partie de leur temps libre à des projets culturels d’envergure, un premier pas dans le monde du travail.
Passionnés de musique, cinéma, dessin, et communication, ils ont élaboré, avec les co-réalisateurs Simone Pensivy et Fabien Migliore un scénario qui a même été modifié pour entrer dans le Chantier du Guip. « C ‘était très impressionnant, ces outils, ces bateaux désossés, un cadre exceptionnel pour filmer, une lumière magnifique grâce aux puits de lumières et à cette poussière de bois qui en devient le vecteur », se souvient Fabien Migliore.
« Les ouvriers nous ont vraiment bien accueillis, on avait l’impression de faire partie du chantier, alors que nous avons débarqué à vingt ! Ils nous ont donné de précieux conseils pour coller le plus possible aux gestes de leurs métiers. C’était une expérience unique. J’espère que les Brestois vont être encore plus fiers de leur chantier, qui est une véritable institution. Le chantier du Guip va occuper une place très importante dans notre film, puisqu’il est le lieu de rencontre de nos deux protagonistes, l’histoire d’une amitié entre un vieux loup de mer et un jeune de 20 ans qui débarque à Brest et ne connaît rien à la mer. Vraiment, on a hâte de montrer le résultat final, qui sera diffusé pendant les Fêtes Maritimes Internationales de Brest 2016 ».

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